Eglise Notre Dame de l’Assomption

L’église est « un bel exemple de l’art local de la fin de la renaissance  » selon l’architecte des bâtiments de France. Grace à son portail encadré par deux colonnes à chapiteaux en rouleaux et son arc en plein cintre, elle peut être dite église romane avec quelques éléments architecturaux gothiques.

Un auvent ou ballet qui précède l’entrée est un des rares qui subsiste dans la région. Il est vraisemblablement postérieur à l’édifice car il a été construit sans respect du vitrail existant.

Le clocher carré du XVème siècle, soutenu par de puissants contreforts, s’appuie au milieu du flan nord de la nef. Son toit, de forme pyramidale est recouvert d’ardoises. Des sculptures ornent les glacis des deux contreforts du clocher : un chien couché et enchainé aux griffes puissantes et un animal avec une crinière et une queue repliée.

La cloche actuelle a été achetée par la commune en 1936.Elle pèse 200 kg. Elle remplace la précédente qui était fêlée et qui a été rachetée par M. Abel Mestreau, fondateur du musée régional Dupuy Mestreau à Saintes http://www.saintes-tourisme.fr/fiche/detail/19877.

On pouvait y lire :

JESVS MARIA JOSEPH. SIT NOMEN DOMINI BENEDICTVM. HAEC CAMPANA ECLESIAE PAROCHIS B. MARIAE VIRFINIS DE BVSSACO OPERA Mni MATHAEI DE LAFARGVE PBRI ET DICTAE ECCLESIAE. RECTORIS RESTITVTA EST JOANNES DE LAFARGVE ET MARIA VILETTE PATRINI. F. VIOLEAU, I. MAIGRE, STEPH. HABELIN SINDICI. ANNO 1672

Jésus, Marie, Joseph béni soit le nom du Seigneur. Cette cloche de l’église paroissiale de la bienheureuse Vierge Marie de Bussac a été refaite par les soins de Matthieu de Lafargue, prêtre et curé de ladite église. Jean de Lafargue et Marie Vilette parrains et marraine. F Violeau,  I Maigre et Etienne Habelin étant syndics de la fabrique. Année 1672.

La nef non voutée n’a pas d’ornementation. Le mur droit est percé de trois fenêtres en tiers point et d’une petite porte allant au presbytère. Sur celui de gauche, de part et d’autre du clocher, ont été ajoutés deux bâtiments qui forment deux chapelles.

La première chapelle est dédiée aux Fonds Baptismaux. Un vitrail ovale assez sobre en couleurs représente une colombe, symbole de l’Esprit Saint La seconde, à droite du clocher, construite en 1827, a été divisée en deux pour créer la sacristie et « la chapelle des Seigneurs » .Dans cette chapelle privée, le vitrail en médaillon est plus coloré. Le monogramme, en son centre IHS représente le nom de Jésus (Iesus Hominum Salvator en latin).

La troisième chapelle appelée « la chapelle de la Vierge » est à la base du clocher. Elle est voutée en ogive avec formerets et clé en écusson. Elle est éclairée par une fenêtre en tiers points. De chaque coté de l’arc de forme ogivale ouvrant sur la nef, on trouve les seules sculptures de l’intérieur de l’église : celle de droite ressemble à un chien de chasse tenant dans se gueule une volaille ; celle de gauche rappelle un molosse enchainé avec des griffes impressionnantes.

Dans le cœur, le retable ou maitre autel est en bois sculpté peint. Il est classé et a été restauré en 2002. Le tableau au dessus masque une grande fenêtre en tiers point décentrée par rapport à l’axe de l’église et obturée (visible par l’extérieur).

Le tableau du retable représente la montée aux cieux de la vierge entourée d’anges et d’une nuée fleurie. Il est présent dans l’église depuis le 26 janvier 1851. Il est de style néo-classique et a été rénové en 1991. Son auteur est Jean Pierre Franque, né à Buis (Drome), mort à Paris en 1860, élève de David. Ses autres tableaux ornent aujourd’hui l’église St François d’Assise de Paris, celle de Moissac et le Palais de l’Elysée.

La petite porte latérale allant au presbytère est surmontée d’une petite tête de gargouille et d’une inscription en latin :

MALEDICTVS HOMO QUI FACIT OPVS DEI FRAVDULENTER

Maudit soit celui qui fait le travail du Seigneur avec tromperie

Les vitraux sont en excellent état :

*Le premier à droite en entrant dans l’église représente St Joseph. Epoux de Marie lorsque celle-ci tombe enceinte par l’action du Saint Esprit, il devient père nourricier de Jésus. Toute sa vie il sera un mari discret et fidèle. Joseph et Marie ont continué à vivre dans la chasteté après la naissance de Jésus. C’est pourquoi Saint Joseph est représenté portant des fleurs de lys blanches, symboles de l’amour chaste. L’auréole autour de sa tête symbolise la Sainteté de la personne.

Le vitrail a été offert par M. Le Comte Lemercier.

* Le second figure l’Assomption : le bleu du drapé et la présence de lys nous indiquent qu’il s’agit de la Vierge Marie. Elle a une auréole dorée autour de la tête et des anges autour d’elle. La présence de nuages et la représentation d’un seul pied montrent que l’élévation ou l’assomption a eu lieu.

Le vitrail a été offert par M. et Mme Bonneville le 1er mai 1887.

*Celui près du Cœur est le Culte du Sacré Cœur. Il s’agit de Jésus ; sa tête est entourée d’une auréole crucifère et il porte sur sa poitrine un cœur brillant d’une lumière divine. Le rouge symbolise la couleur divine et rappelle la Passion. Les mains sont transpercées.

L’inscription centrale en dessous du Jésus est S.S COR IESU Sacré Cœur de Jésus.

Le vitrail a été offert par M. et Mme Bonneville le 1er juin 1889 ainsi que le Calice le 25 Décembre 1891.

*Celui dans la Chapelle de la Vierge pourrait s’appeler « l’Annonciation ou la rencontre entre La Vierge Marie et l’Ange Gabriel »

On peut lire en son centre AVE MARIA GRATIA PLENA DOMINUS TECUM : je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous.

La présence de fleurs de lys, symbole de pureté témoigne qu’il s’agit de la Vierge Marie. Elle est représentée avec un livre ouvert à la main ou sur ses genoux. Le livre qu’elle tient, traduit son origine lettrée et donc sa connaissance des Saintes Écritures : Marie est le modèle de la confiance en Dieu par excellence. Elle est légèrement inclinée vers le second personnage l’ange Gabriel, représenté un lys à la main. Elle est illuminée par un rayon de lumière dans lequel vole une colombe, symbole de l’Esprit-Saint.

Le dernier, au dessus de la porte principale. C’est Dieu qui pousse les nuages. Il accueille et veille sur tous ceux qui entrent dans l’église. Ce vitrail semble avoir été réduit de moitié lors de la construction du ballet. Il est rond et coloré.

Sources : Bussac Infos n° 40-83

Bulletin des archives historiques de Saintonge, de 1933, page 52

La mémoire et les archives de M.Jackie Pouponnot.